Efficacité et efficience: les piliers d’une stratégie de recouvrement rentable

En 2012, l’Administration Générale de la Perception et du Recouvrement a pris un nouveau cap. Désormais, dans un souci de rationalisation du travail, la stratégie de recouvrement s'appuie sur deux objectifs: efficacité et efficience. A cette fin, deux applications ont été développées.

La nouvelle stratégie de recouvrement concerne tous les services de recouvrement des secteurs contributions directes et TVA. Plutôt que de viser le recouvrement de toutes les dettes comme auparavant, on procède désormais de manière plus ciblée.

L’expérience comme base du changement

D’après les statistiques, pour être efficace, le recouvrement doit intervenir le plus tôt possible après l’échéance. Autrement dit, la priorité absolue est donnée aux dettes récentes. C’est la condition indispensable d’un recouvrement rentable.

Les moyens de l’administration étant limités, il s’agit de les utiliser avec efficience. Pour les personnes physiques, cela dépend de la somme due. Les dettes font l’objet d’une approche phasée: par dette, des actions minimales sont spécifiées. Quant aux sociétés, c’est le profil de risque qui conditionne les actions à entreprendre.

Delphi + Hermes = proactivité

Pour définir le profil de risque des sociétés, l’administration a développé deux applications. «Delphi» fournit au receveur des informations fiables sur la solvabilité d’une société. Cette application calcule le risque de faillite dans les douze mois à venir. De son côté, «Hermès» prédit la probabilité de paiement des sociétés dont Delphi estime qu’elles courent un important risque de faillite dans les douze mois.

Luc De Dobbeleer

Auditeur général chargé de la direction de l’Administration Générale de la Perception et du Recouvrement

Ces applications anticipent le comportement futur des intéressés et déterminent si une action se justifie encore. Cela nous permet d’intervenir proactivement, selon une approche efficiente et efficace.

Pourquoi articuler la stratégie de recouvrement sur ces deux axes?

L.D.D.: Nous devons fixer des priorités. Lorsqu’il apparaît peu probable que le contribuable paie encore d’anciennes dettes fiscales, Perception et Recouvrement doit alors porter son effort sur les dettes plus récentes. Les moyens étant limités, l’administration ne peut plus mettre en œuvre tous les moyens pour récupérer n'importe quelle dette.

Delphi et Hermes ont été développés pour vos propres dataminers. Ces applications ont-elles déjà fait la preuve de leur utilité?

L.D.D.: Si les applications sont inédites au sein de Perception et Recouvrement, le secteur privé utilise déjà depuis longtemps de telles applications. Les mesures montrent que 50% des prédictions sont correctes pour la première année. Et à l’échéance de deux ans, la proportion grimpe même à 79%! Ces applications anticipent le comportement futur des intéressés et déterminent si une action se justifie encore. Cela nous permet d’intervenir proactivement, selon une approche efficiente et efficace.

Ces applications sont-elles souvent utilisées?

L.D.D.: Le personnel s’en sert quand il le souhaite. La formation est très importante, car il s’agit d’une autre manière de travailler. Par le passé, le receveur s’occupait seul de son dossier, du début à la fin. Il dispose à présent d’applications pour l'aider dans sa tâche. Naturellement, cela ne va pas toujours sans un certain scepticisme. Les prédictions ont leurs limites, mais en l’occurrence, elles sont exactes.

Cette stratégie et ses applications vont-elles dans le sens de la responsabilité sociale du SPF?

L.D.D.: Ces innovations contribuent naturellement à préserver les intérêts financiers de l’Etat. Chacun doit payer ses impôts. Perception et Recouvrement, cependant, n’oublie pas la vision du SPF: percevoir les impôts de façon juste et équitable.